« VOCATION » DU CHERCHEUR ET SOUFFRANCE AU TRAVAIL
Intervenants : Marc GUYON et Catherine DUBERNET

Les transformations dans l’organisation du travail, comme celle portée par le « nouveau management public », peuvent atteindre profondément les salariés. Les chercheurs y échappent-ils, y sont-ils au contraire plus exposés ? La « vocation » les protège-t-elle de ces nouvelles formes de management de la recherche ? Les deux présentations de cette séance sont basées sur des enquêtes de terrain et tentent de répondre à ces questions.

Avec Marc GUYON, Membre du Centre de recherche sur le Travail et le Développement du Conservatoire National des Arts et Métiers

Point de vue en clinique du travail sur les métiers et les vocations de la
recherche scientifique de Weber à nos jours.

Questions du public

Diaporama de Marc Guyon
En tant que clinicien du travail, il peut être délicat, voire incompréhensible ou futile, de répondre à la question : mais qu’est-ce qui est bien nouveau dans ce que vous dîtes ? Avez-vous un suivi dans le temps de la souffrance des chercheurs puisque cela vous intéresse ? Que pouvons-nous faire ? D’ailleurs savez-vous combien gagne un maître de conférences en début de carrière ? Savez-vous combien gagne un jeune ingénieur dans une grande entreprise en début de carrière ? Alors oui, je sais combien gagnent ces personnes-là. Je sais que c’est une question importante. Mais ce n’est pas toute la question et cela ne l’a pas été non plus dans le passé. Pour le passé, je propose de revenir à ce que disait Max Weber du métier et de la vocation de savant en 1919. Par la suite, j’essaierai d’appuyer l’intérêt d’un regard en clinique du travail sur d’autres analyses concernant les transformations en cours dans le capitalisme, le travail et l’organisation du travail de la recherche et de l’enseignement supérieur en France. Je poursuivrai en interrogeant le travail actuel des chercheurs du point de vue de la clinique du travail et à partir d’enquêtes de terrain, puis en m’aidant de la sociologie des sciences pour expliciter certains points. Dans la dernière partie, je reviendrai sur la question du métier et de la
vocation de chercheur aujourd’hui à laquelle Weber avait répondu.

et Catherine DUBERNET, Professeur de l’Université Paris-Sud, UFR de pharmacie, actuellement Chargée de mission intermédiation auprès du Président

Le métier de doctorant au XXIème siècle : une vocation mise à mal ?

Questions du public

Diaporama de Catherine Dubernet
La question sera abordée à partir d’une enquête réalisée il y a 10 ans au sein de notre université, qui interrogeait les 2500 doctorants de Paris-Sud sur le déroulement de leur thèse. Pour déterminer en quoi la situation a pu, ou non, changer aujourd’hui, la discussion prendra appui sur la littérature parue au cours de ces 10 dernières années ainsi que sur l’observation de terrain.