Présentation du colloque 2019

De Parcoursup aux frais d’inscription, en passant par les concours et les financements sur projet, les mécanismes de sélection dans le monde académique sont multiples et omniprésents et leurs justifications variées, entre contraintes financières et promotion de l’excellence. La sélection semble découler naturellement d’une compétition inévitable pour une ressource limitée. L’organisation du monde académique et ses évolutions ne doivent-elles s’interpréter que comme un système de mise en compétition et de procédures de sélection ? Les procédures de sélection sont-elles neutres ou produisent-elles un tri orienté et des normes cachées sous couvert d’égalité de traitement ? D’où viennent les catégories et les critères qui fondent l’apparente légitimité de nos évaluations, de nos concours et de nos hiérarchies ?


A travers des analyses historiques, sociologiques, économiques et philosophiques des différentes dimensions du monde académique, nous essayerons de comprendre ce qui relève de contraintes, de choix rationnels ou de la colonisation de notre imaginaire par des constructions sociotechniques (algorithmes, règles budgétaires, indicateurs quantitatifs, etc.).


Après avoir questionné la notion de sélection, dans plusieurs domaines et du point de vue de plusieurs disciplines lors de séminaires itinérants en biologie, en exploration spatiale, en informatique, en sociologie de l’éducation, en science et techniques des activités physiques et sportives durant l’année 2018-2019, nous proposons lors de ce colloque de nous interroger sur la manière dont la sélection influence nos organisations et nos activités professionnelles.

Décès de Jean-Pierre Kahane

C’est avec beaucoup de tristesse que nous venons d’apprendre le décès de
Jean-Pierre Kahane, mercredi 21 juin, à 90 ans.

Professeur émérite à l’Université Paris-Sud, Jean-Pierre était un grand mathématicien, membre de l’Académie des Sciences, très attentif à l’enseignement des mathématiques et à leur place dans la culture. C’est au cours de sa présidence de l’Université Paris-Sud, entre 1975 et 1978, que le Centre d’Alembert (à l’époque « Centre interdisciplinaire d’étude de l’évolution des idées, des sciences et des techniques ») a été fondé à l’initiative d’Ernest-Marie Laperrousaz. Depuis sa fondation, Jean-Pierre Kahane a été particulièrement attaché au Centre et à sa vocation d’ « étude interdisciplinaire » de toute question concernant les idées, les sciences et les techniques. Fidèle à la tradition des lumières, il concevait le scientifique comme un humaniste, ouvert au monde et engagé dans la société, un intellectuel au sens le plus noble de ce terme. Il participa pendant de nombreuses années aux réunions annuelles d’orientation, et surtout aux séances du séminaire comme aux journées du colloque organisées par le Centre. Il a continué à suivre ce qui s’y passait même lorsqu’il ne lui était plus possible de venir à Orsay.
C’est donc un grand animateur du Centre que nous venons de perdre.

Annick Jacq, Directrice du Centre d’Alembert
Jean-Louis Martinand, Professeur émérite ENS Cachan, Président du Centre d’Alembert

 

Colloque SCIENCES ET INDUSTRIES

Colloque organisé par le Centre d’Alembert
les 15 et 16 mai 2013

affiche projet 2013.A4 Cette année 2013, le Centre d’Alembert s’interroge sur les relations entre sciences et industries, dans le contexte de restructurations de la recherche et de l’enseignement supérieur, de mutations de l’industrie en France et ailleurs et de questionnements sur l’innovation, ses promesses, ses incertitudes et ses risques.

Le premier objectif du colloque est de définir et d’éclaircir ce que l’on entend par les mutations et l’organisation de l’industrie en France aujourd’hui pour en poser les rapports science-industrie, les relations avec la recherche. Il nous faut réfléchir aux changements institutionnels, territoriaux, disciplinaires dans l’enseignement supérieur en lien avec les évolutions des processus d’innovation technique et industrielle aujourd’hui, et en interrelation avec les développements scientifiques et technologiques.

Nous devons aussi cerner les images que nous nous faisons-nous d’une science tournée vers l’industrie. Des mises en perspectives historiques et des états des lieux nécessaires vont nous permettre d’acquérir une appréhension scientifique et diversifiée de ces images.

Nous voulons également nous intéresser aux formes de rapports entre sciences et industries, aux niveaux régional, national et international, aux clusters, pôles de compétitivité, laboratoires d’excellence, chaires industrielles, laboratoires mixtes entre institutions de la recherche publique et PME ou grandes entreprises….

Nous nous poserons aussi la question des mutations des activités de recherche et d’innovation induites par les collaborations avec les industries. Qu’est-ce que produisent les collaborations ?Quelles modifications des régimes de la propriété industrielle ? Quelles transformations induites dans les laboratoires, dans la manière de produire la science, par les politiques actuelles d’incitation à l’innovation et l’importation de modèles issus du management d’entreprise ?

Le colloque s’adresse aux responsables de collectivités territoriales et d’organismes nationaux qui participent au soutien de la recherche, aux industriels, aux membres d’associations, de syndicats ou de partis qui s’impliquent dans la représentation des intérêts sociaux divers à l’égard de la recherche, aux doctorants, aux chercheurs et aux enseignants-chercheurs et à tous ceux qui considèrent que s’interroger sur les rapports entre sciences et industries est une manière de nouer une confrontation générale sur un secteur d’activité décisif pour notre avenir culturel et économique.